J6 | 𝗔𝗥𝗞𝗘𝗔 𝗨𝗟𝗧𝗜𝗠 𝗖𝗛𝗔𝗟𝗟𝗘𝗡𝗚𝗘 - 𝗕𝗥𝗘𝗦𝗧 | Rattraper le bon train

Crédit image : Anne Beaugé

Des premiers milles dans des conditions quasi parfaites, un débordement du cap Finisterre plein gaz puis la traversée d’une zone dépressionnaire assez costaude : depuis leur départ de Brest dimanche dernier, Anthony Marchand et ses concurrents de l’Arkea Ultim Challenge – Brest ont connu des conditions pour le moins variées. Variées mais aussi exigeantes avec, à la clé, de nombreuses manœuvres à enchaîner et, finalement, peu d’ouvertures sur le plan stratégique. Le jeu devrait néanmoins s’ouvrir davantage en Atlantique Sud et donc possiblement permettre au skipper d’Actual Ultim 3 de recoller au score. Dans l’immédiat, tout comme ses adversaires, ce dernier doit toutefois avant tout essayer de trouver le meilleur trou de souris pour se faufiler au plus vite vers l’équateur, les alizés ayant, pour l’heure, choisi de déserter le plan d’eau. Joint vendredi, il commente la situation.

Après un début de course sur les chapeaux de roues, et notamment un joli coup tactique dans le golfe de Gascogne qui lui a permis de s’installer un temps aux avant-postes, Anthony Marchand a ensuite concédé quelques milles à la concurrence, la faute, entre autres, à une grande bâche bloquée dans la dérive de son maxi trimaran qui l’a ralenti pendant une poignée d’heures. Résultat, alors qu’il évoluait à moins de 80 milles du leader dans la soirée du 10 janvier dernier, il affiche aujourd’hui un retard de 215 milles.

« On n’est, à présent, plus dans le même système que ceux de devant », explique le navigateur qui n’a assurément pas ménagé ses efforts ces dernières heures, en particulier dans la nuit de mercredi à jeudi, lors du passage de front. Un front qui a généré des vents forts, de violentes rafales et des orages, mais aussi levé une mer forte. « J’ai dû effectuer énormément de manœuvres. Changements de voiles, prises de ris, virements de bord par empannages…  Ça a été très physique, mais aussi un peu pénible. Ce n’est pas tous les quatre matins que l’on est confronté à ce type de météo très orageuse et c’est tant mieux car c’est exténuant ! », résume le skipper d’Actual Ultim 3 qui compose, depuis, avec des vents très instables.

« La sortie du front n’a pas été très franche pour moi, contrairement aux autres. J’ai été contraint de virer pour retrouver des conditions plus stables », a ajouté la Costarmoricain qui continue néanmoins de batailler dans un flux variable et plutôt mollasson.

Nouveau jeu à venir en Atlantique Sud ?

« Le vent - un semblant d’alizés - est erratique. Il souffle laborieusement entre 8 et 9 nœuds et ce n’est pas facile de trouver la « speed » d’autant qu’il y a de la houle. Je me pose pas mal de questions concernant la configuration de voiles et je me gratte la tête pour trouver les bons réglages », souligne Anthony qui a pu recharger relativement correctement ses batteries la nuit dernière en enchainant des siestes de vingt minutes, et qui est maintenant de nouveau pleinement focalisé sur la suite.

« Il va y avoir une phase de transition assez importante à négocier », détaille le marin qui se prépare à traverser une vaste zone de molle avant de récupérer, il l’espère, des alizés plus vigoureux. « Le fait d’être un peu en retard sur la tête de flotte risque de ne pas nous faciliter la tâche. La zone de pétole semble s’étendre. Il est possible que l’on perde encore un peu de terrain dans les heures à venir. Il va clairement falloir rester concentré pour la passer le plus rapidement possible », précise le skipper qui devrait, en principe, retrouver des couleurs ce samedi, à la mi-journée.

« Ce début de course en Atlantique Nord n’a pas été hyper cool. J’ai, à présent, hâte de passer dans l’hémisphère sud et de faire des bords un peu plus tout droits, et donc un peu plus reposants. J’ai aussi et surtout hâte de découvrir le nouveau jeu. Il va être intéressant de voir quel train on peut attraper mais également dans quelle mesure il va être possible (ou non) de récupérer le même que les autres », a terminé Anthony Marchand qui devrait, selon les derniers routages, se retrouver la « tête à l’envers » lundi matin.

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