J7 - JOURNAL DE BORD : de Santa Maria... à Concarneau

Nous sommes en train de finir une remontée au près de 1140 milles à travers l’Atlantique, de Santa Maria à Concarneau ! Contrairement à nos petits camarades, nous n'avons eu que du vent de face ! Même pas un bord rapprochant, la moindre option au nord, au sud, à l’est, à l’ouest, c’est Bout’ – Bout’ : bout au vent, depuis 5 jours !

Lorsque nos bords nous amènent en bordure d’anticyclone, le plus nord-ouest de notre route, l’atmosphère est très étrange. Le vent devient très instable, avec une succession de petits grains très humides et bas sur l’eau. Lorsque nous regardons droit vers le ciel, il est bleu… mais au niveau de l’eau c’est une brume épaisse qui donne des teintes de gris un peu lunaire à la mer. Par-contre, dès que l’on s’éloigne à l’opposé de la bordure (au sud-est), le plafond – dans un gris des plus classiques- s’élève à nouveau.

Lorsque nous avons heurté un OFNI, le moral est descendu d’un cran. Pourtant le choc n’était pas violent, le bateau a à peine ralenti. Nous nous sommes tout de suite précipités à l’arrière pour essayer de déterminer la nature de l’OFNI, mais ni Yves, ni moi n'avons vu quelque-chose. Le choc a eu lieu juste sur le côté de « l’aile de raie », le plan porteur au bout de la dérive. 

Avec les performances du bateau amputées, ces conditions deviennent vite monotones… l’humidité a fini de traverser tous nos cirés, vêtements… Et de même pour les parois de carbone, à l’intérieur de la coque qui suinte de l’eau, partout (photo ci-dessous). Du coup, nous nous retrouvons vite, à 6, à tourner en rond autour de la petite cuisine… si bien qu’aujourd’hui certains considèrent que nous n'avons « plus rien à manger » ! Dans les faits, ce n’est pas vrai, nous n’allons pas mourir de faim, nous parlons ici de confort, hein ! 

Il reste quelques plats lyophilisés. Mais ce ne sont clairement pas les meilleurs, du genre « spicy meat mix with bulgur »… des plats qui ont sûrement déjà été délaissés des navigations précédentes. Moi qui déteste l’épicé et le « bulgur », ça me donne plus envie de commencer un jeûne !

Sur l’écran, il y a un indicateur « ascenseur émotionnel » qui s’appelle « temps au waypoint », le waypoint étant la ligne d’arrivée, le chiffre évolue en permanence en fonction de notre vitesse et de notre cap. Une petite adonnante avec du vent ? Nous arrivons dans moins de 24h ! Un gros nuage mou qui refuse ? Et non, ce sera plutôt dans 93 heures !!

Dans ce genre de moment, j’en ai vu lécher le côté « chocolat » des barres énergisantes, d’autres finir les rillettes de porc à la petite cuillère !! Yves a dû mettre le « ola » et installer une heure d’apéro pour les derniers saucissons / bouts de fromages ! Le dernier bout de saucisse sèche est pour ce soir 17h, on a hâte !

C’est surtout  l’occasion de raconter nos « histoires de chasses ». Enfin surtout d’écouter, pour nous « les jeunes » (Antho, Amélie et moi), les histoires improbables des « anciens » (Alex, Yves, JB), qui n’ont pas toujours été des « sages » !! Cela renforce le respect, la cohésion de groupe.

On sent qu’on a de plus en plus hâte d’arriver, puisque presque chaque conversation finit par un sujet vin, bière, gastronomie, petit marché au poisson, barbecue ou Netflix sous la couette !

Journal de bord par Ronan Gladu, médiaman à bord d'Actual Ultim 3

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