J6 - Route du Rhum Destination Guadeloupe - “Plaisir et tensions mélangés” pour Yves Le Blevec

Crédit photo : Ronan Gladu

« On est à 38 nœuds, il y a 22 nœuds de vent… Je suis sous grand-voile haute et grand gennaker. C’est le range d’utilisation « normal » du bateau, mais il faut avouer que ce n’est pas très confortable », expliquait Yves Le Blevec ce matin. La voix est tonique, il y a un mélange de plaisir et de tension : « c’est exactement ça ! »
« Je suis hyper content d’être là, à la barre d’Actual Ultim 3, et fier de relever ce challenge. C’est extraordinaire… mais ce sont des sensations extrêmes. On pousse la machine au maximum. La moindre erreur est interdite. »

Et pourtant, il faut bien réussir à aller se reposer de temps à autre, même lorsqu’un Francis Joyon vous talonne…
Yves Le Blevec : « C’est toute la difficulté : il faut trouver un réglage qui puisse absorber les surventes possibles, pour que ce soit encaissé sans danger. C’est la problématique de ces bords de portant. Ce n’est vraiment pas simple. »

Cette dernière ligne droite vers Pointe à Pitre serait donc une sorte de course contre le stress et la fatigue ?
Yves Le Blevec : « L’alizé est bien établi. Nous allons évoluer dans ces conditions soutenues jusqu’à l’arrivée. L’objectif est de trouver le meilleur compromis pour pousser au maximum le bateau, sans arriver complètement ‘’cramé’’ à la Tête à l’Anglais (passage qui marque le début du contournement de l’île de la Guadeloupe par le nord, ndlr). Il faut composer avec tout ça. C’est passionnant, stimulant et stressant à la fois. »

Et la technique dans tout ça ?
« Il n’y a pas de souci, des petites bricoles, mais faciles à régler à chaque fois. »
C’est l’une des grandes montées en puissance de l’équipe Actual : le travail d’anticipation a été tel que, même si les soucis techniques restent le quotidien normal d’Yves, il est en mesure de réagir vite et bien : « le niveau d’imprévus techniques ne diminue pas, mais la qualité de la préparation fait que je suis à chaque fois en capacité d’apporter des réponses adaptées et rapides, qui n’impactent pas la performance globale du ba teau. »

Après-demain à la Tête à l’Anglais
Le skipper d’Actual Ultim 3 estime qu’il sera en approche de l’ile papillon jeudi. Ensuite, il y aura le terrible tour de la Guadeloupe à négocier. Ces dernières heures de course se disputent en général dans des brises anarchiques où grains et calmes se succèdent et peuvent bouleverser en quelques minutes l’issue de toute une transatlantique…
« On a réussi à mettre un peu de distance hier, avec Francis. On est un peu plus rapides, mais tout est possible… »

Crédit photo : Ronan Gladu